L'invalidité des sacrements de l'ordre dans le Novus Ordo

Publié Monday le 20 May, 2019

Par Matthieu Fecteau

Avertissement 2023 : cet article a été écrit avant que j'apprenne que la validité du sacrement de l'Ordre n'est pas suffisant. Le prêtre doit également recevoir sa mission selon le droit canon de l'Église. Voir cet article.

Ceux qui suivent depuis quelques années mes commentaires sur l'actualité de l'Église ont pu constater chez moi un certain cheminement, des remises en question, etc.  J'ai dû supprimer tous mes anciens commentaires pour éviter de propager la confusion par ceux-ci. En effet, j'ai récemment fait la découverte d'une vérité importante, me permettant de sortir largement de mon état perplexe concernant l'Église.

Il s'agit de l'enseignement de l'Église concernant les sacrements.  Je m'explique ...

 

Je sais depuis longtemps qu'il est absolument nécessaire, pour qu'un baptême soit valide, qu'une formule bien particulière soit utilisée. Autrement, il n'y aurait pas de baptême, mais uniquement un simulacre de baptême qui n'aurait pas d'effet ontologique. C'est-à-dire que du point de vue de Dieu, il n'y aurait pas de baptême. C'est la Foi qui nous dit cela. Un incroyant ne le comprendra jamais.

Par exemple, si nous utilisions la formule suivante : "Je te baptise, au nom de Dieu" ... il n'y aurait pas de baptême valide. Ou encore : "Je te baptise au nom des trois personnes divines". Ou encore : "Je te baptise au nom du Père, du fils, et de l'Esprit". Toutes ces formules feraient un simulacre de baptême. La formule doit être exactement celle que Notre Seigneur nous a commandé d'utiliser : "Je te baptise au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit".

Je sais également depuis longtemps que pour qu'une consécration Eucharistique soit valide, il faut que le prêtre disent les paroles de consécration qui sont rapportées par l'Évangile.

Je sais également depuis longtemps que pour recevoir une absolution valide lors d'une confession, il faut que le prêtre utilise une formule bien précise. Autrement, il n'y aurait pas d'absolution.

Mais il y a quelque chose de bien étrange : jamais je n'avais entendu parler (lorsque j'étais dans le Novus Ordo) de l'importance de la formule de consécration épiscopale. Pourtant, la consécration épiscopale valide (création d'un nouvel évêque) est la pierre angulaire qui rend tous les autres sacrements valides. Le sacrement de consécration épiscopale est donc le sacrement le plus important de toute l'Église! N'est-ce pas étrange? Pourquoi n'en parle-t-on jamais dans l'église de "Paul VI"1, quoique dans les milieux "conservateurs" on y parle souvent de l'importance des formules utilisées dans les autres sacrements? N'y a-t-il pas quelque chose de très louche? Et même chez la plupart des soi-disant traditionalistes, pourquoi n'en parle-t-on pas non plus? C'est tout de même sidérant!

Ce que j'ignorais jusqu'à récemment (dû à la négligence des clercs à en informer les fidèles), c'est que pour avoir des sacrements d'Eucharistie et de confession valides, nous devons avoir des prêtres valides. Pour avoir des prêtres valides, nous devons avoir des évêques valides qui les consacrent. Pour avoir des évêques valides, il faut avoir d'autres évêques valides qui les consacrent. Pour consacrer des évêques validement, il faut utiliser une formule essentielle qui demande deux choses à Dieu (définies infailliblement par l'Église2) : le pouvoir suprême de l'ordre (c'est-à-dire, le pouvoir de consacrer de nouveaux prêtres et de nouveaux évêques), et la grâce du Saint-Esprit.

C'est aussi simple que cela: il faut que l'évêque demande à Dieu ces deux choses en imposant ses mains sur le prêtre. Le prêtre devient alors ontologiquement un véritable évêque. Aux yeux de Dieu (donc en vérité), il est un vrai évêque.

Par exemple, l'évêque ne devrait pas demander à Dieu de donner son "esprit de chef" au prêtre, pour que celui-ci devienne un évêque. Un "esprit de chef", ce n'est pas la même chose que le pouvoir suprême de l'ordre. Rappelez-vous l'exemple du baptême que je viens de donner et qui doit être très précise pour être valide. Un "esprit de chef" est justement ce que reçoit supposément un pasteur protestant pour diriger sa communauté ... L'Église a défini infailliblement2 ce que doit contenir la formule de consécration épiscopale (servant à créer de nouveaux évêques), et ce n'est pas "l'esprit de chef" que l'Église a définie comme nécessaire.

En 1969, très malheureusement, "Paul VI"1 a changé la formule de consécration épiscopale pour la rendre invalide. La formule demande justement que Dieu donne son "esprit de chef" au prêtre (ou laïc), au lieu de demander le pouvoir suprême de l'ordre. Le prêtre ne peut pas recevoir le pouvoir suprême de l'ordre si celui-ci n'a pas été demandé explicitement! (et c'est l'enseignement infaillible de l'Église, en plus d'être simplement le gros bons sens!)

C'est si facile à comprendre, même pour un enfant!

Ce que je viens d'expliquer n'est qu'un aperçu très rapide. L'enfant n'a pas besoin d'en savoir davantage pour être en mesure de comprendre. Cependant, pour les adultes qui ont le devoir de chercher la vérité, mon explication n'est probablement pas suffisante. 

Pour creuser davantage ce sujet si important, il y a plus de 1400 pages de documentation sur ce site : Rore Sanctifica.  En particulier, un excellent résumé (anglais) du problème été écrit par l'abbé Cekada (un résumé du résumé est disponible en français).

J'énumère rapidement ici quelques conséquences désastreuses de cette attaque sur le sacerdoce :

  • Tous les "prêtres" du Novus Ordo (y compris de l'Opus Dei), ne sont pas de vrais prêtres, même s'ils croient en être. Ils ne le sont pas selon Dieu. C'est la même situation que pour les "prêtres" anglicans de la High Church qui se croient sincèrement de vrais prêtres.
  • Tous les "prêtres" de la Fraternité Saint-Pierre (FSSP) ne sont pas des vrais prêtres.
  • Les prêtres de la SSPX sont des vrais prêtres, mais confus car ils ne prennent pas en compte cette information cruciale de l'invalidité des consécrations épiscopales. Mgr Lefebvre était en effet confus sur cette question.
  • "Francois" et "Benoit XVI"1 ne sont pas de vrais papes ...

Qu'en est-il des miracles eucharistiques qui se sont produits apparemment dans le contexte du Novus Ordo, et qui semblerait prouver que les consécrations épiscopales depuis "Paul VI"1 (avec la formule utilisant "esprit de chef") sont valides? C'est ce qui m'a longtemps convaincu que les "sédévacantistes" étaient dans l'erreur. Je compte revenir sur cette question car elle est cruciale. Très grossièrement, je me contente de dire pour le moment que ma certitude en la véracité de l'enseignement infaillible de l'Église est plus grande que ma croyance en ces "miracles", surtout lorsque plusieurs de ces "miracles eucharistiques" se sont produits dans le diocèse de Jorge Mario Bergoglio ("pape" François) pendant qu'il en était responsable en tant qu'"évêque". J'ai longtemps cru que Notre Seigneur voulait éveiller la Foi de Bergoglio en faisant ces miracles ...

Il ne faut pas paniquer ou perdre la Foi. C'est effectivement une très grande et pénible épreuve. Cependant Dieu veut de toute évidence se servir de cette épreuve comme tremplin pour nous faire grandir dans la Foi et nous sanctifier. Mettez votre confiance dans la Très Sainte Vierge Marie et vous serez sauvés, comme elle l'a assurée elle-même. Assurez-vous par contre de ne pas faire partie des faux dévots de la Sainte Vierge, une mise en garde très importante! Priez-là, et la Très Sainte Vierge vous inspirera quoi faire. Ayez confiance en elle et elle vous mènera à son Fils Jésus!


Notes

1 J'écris "Paul VI" avec des guillemets pour indiquer que cet homme n'est pas le successeur du pape Paul V.  Veuillez vous référez au livre Mystère d'iniquité.

2 Deux documents de l'Église sont particulièrement importants sur cette question :

  • La constitution apostolique « Sacramentum Ordinis », de Pie XII, qui défini infailliblement quelles doivent être les formules essentielles pour que le sacrement de l'ordre soit validement conféré.
  • La lettre apostolique « Apostolicae Curae » de Léon XIII (que vous retrouverez à la page 83 de ce document) qui défini infailliblement comme invalide les ordres anglicans pour plusieurs raisons qui s'appliquent aussi au Novus Ordo de Montini-"Paul VI".